Actualités > Utopiales 2016

Lieu et date

Bibliothèque universitaire du Bouguen  
10, avenue Victor Le Gorgeu, Brest

    
Accès en bus depuis la gare :
Ligne 1, direction Hopital Cavale, arrêt Bouguen

Vendredi 25 mars 2016
9h-18h

Titre et argument

Passages métropolitains… Cela peut vouloir dire… Passage de la Métropole. C'est la dimension spatiale du mot qui est première. Le passage est une forme urbaine du XIXème siècle bien connue, dont les caractéristiques fonctionnelles, sociales et sensibles ont été chantées par les auteurs les plus divers, de Baudelaire à Benjamin ou Aragon. Que serait-ce que sa forme métropolitaine de demain ? L'utopie (non-lieu) serait alors d'inventer, par le projet architectural et urbain, des formes nouvelles qui, en réinterprétant les rapports entre le dedans et le dehors, le dessus et le dessous, le devant et le derrière, redonnent lieux et formes aux passages métropolitains.
Mais cela peut aussi vouloir dire... Passage à la Métropole. C'est la dimension temporelle qui devient première. Le passage désigne alors le changement d'époque, le basculement d'une ère urbaine qui s'achève à une ère métropolitaine qui s'inaugure, ou encore la mutation de la « ville extensive », marquée jadis par un développement radioconcentrique (et par des oppositions tranchées entre centre et périphérie, espace bâti et espace végétal, rue et route, ...) à « la ville intensive », marquée désormais par un développement multipolaire et par l'intensification de pôles d'urbanité interconnectés. L'utopie (lieu heureux) serait alors d'inventer, par le projet architectural et urbain, des programmes nouveaux qui, en usant de tous les registres méthodologiques que la notion recèle (sa liberté de ton, sa connaissance technique, son ambition sociale ou sa valeur symbolique), redonnent vie et sens aux passages métropolitains.
C’est à croiser ces différents sens, à partir de points de vue disciplinaires contrastés, que sera consacrée cette journée.
Avec les interventions de : Pierre Lafon (art et architecture), Laure Planchais (paysage et utopie), Bruno Ricard (l'eau dans la ville), Dominique Rouillard (nouvelles mobilités), Emmanuel Doutriaux (urbanisme et philosophie), Laurent Pinon (programmation urbaine) et Dorothée Guéneau (ponctuation littéraire).

Principe

Entre le colloque, la schubertiade et le match d’improvisation, ces cinquièmes « utopiades » devraient être l’occasion, dans le temps d’une journée de travail, d’exposer, de confronter et d’hybrider un corpus de propositions utopiques issues de champs disciplinaires contrastés.

  • les exposés seront brefs et toucheront des domaines et des problématiques de départ contrastées : philosophie, architecture, agriculture, mobilités, art contemporain, …
  • les confrontations rapprocheront deux postures distinctes : la posture analytique et la posture projectuelle.
  • les hybridations réintroduiront la question de l’articulation entre plusieurs échelles (d’espaces, d’usages ou de temps), au cours des débats et ateliers qui seront consacrés à croiser les arguments des duettistes pour inventer des programmes inédits,.

Contexte pédagogique

Ces ”utopiades” s’inscrivent dans le cadre d’une unité d’enseignement de projet urbain et territorial (Master 1 et 2) intitulée « Utopies métropolitaines ». Elle investit cette année le territoire enclavé de la Penfeld, rivière encaissée qui coupe aujourd'hui la ville de Brest en deux du fait qu'elle est occupée depuis plus de cent ans par la Marine, et qui pourrait à terme devenir un espace central majeur de l'agglomération, du fait de l'évolution en cours des activités de la Défense.    
L’enjeu pragmatique est de produire un ensemble d’utopies réalistes – à bref, moyen et long terme – le long de cette tranchée naturelle de 7 ou 8 kms et de développer plus singulièrement des visions prospectives autour des polarités et passages qui pourraient relier ses rives aujourd'hui largement inaccessibles à la ville existante.
L’enjeu pédagogique de cet enseignement est de faire monter simultanément programmes et projets à trois échelles qui seront successivement abordées :

  • celle de la rivière et de la métropole (Grand Brest),
  • celle d’un passage transversal d'échelle urbaine (entre des polarités urbaines situées sur les plateaux et des "stations basses" situées au bord de l'eau),
  • celle de l’architecture (un bâtiment ancien ou nouveau et un espace public inscrits dans ce territoire).

Nouvelles mobilités, densifications différentielles, reconversions architecturales, naturations actives sont des thèmes de référence, entre lesquels chacun doit inventer son projet et son programme.
Trois règles du jeu sont proposées.

  1. A chaque échelle, le projet dessiné doit être motivé par une « utopie programmatique ».
  2. Le programme doit être « hybride » (c-à-d. mêler des dimensions hétérogènes – fonctionnelles, sociales, sensibles).
  3. L’utopie doit être « réaliste » (et non seulement fantastique ou fictionnelle) !

Comment ?     
C’est à se mettre en situation d’invention programmatique que ces utopiades sont consacrées.

Public

Organisée par l'école d'architecture de Nantes et inscrite au programme du "Printemps de l'architecture en Finistère", cette journée est ouverte, outre le groupe d’une vingtaine d’étudiants, à tous les acteurs du territoire concerné, professionnels, étudiants, enseignants ou chercheurs, comme à toute personne extérieure intéressée. Elle bénéficiera de la présence de répondants extérieurs et autres partenaires du workshop.