Actualités > François Seigneur : "Superpositions. Objets / fonctions"

François Seigneur

Architecte et plasticien, François Seigneur suit un parcours jalonné de réalisations, d'expositions et d'activités parmi lesquelles il cite en premier :

  • Pavillon de la France à Seville, 1992
  • DESIGN Miroir du Siècle, Grand Palais - Paris, 1993
  • F. SEIGNEUR - travaux, IFA - Paris, 1999
  • Mémorial des "Malgré nous", Schirmeck, 2005
  • Musée du chemin de fer, Mulhouse, 2005
  • Enseignant à l'École nationale supérieure d'architecture de Bretagne, Rennes, 2005-2010

Au lieu d'un CV, il préfère donner à lire un propos de Claude Parent, publié en 1996 dans " BLOC - le monolithe fracturé"  sous le titre "J Nouvel - F Seigneur".

« Si l'on me demandait de qualifier l'attitude de Jean Nouvel, il me faudrait un livre en plusieurs volumes. Si l'on me forçait à la formule, je dirais tout crûment : "donnez lui de la crotte séchée, il en fera de l'architecture". En cela, je le pense très proche de François Seigneur. Ce qui, je n'en doute pas les surprendra l'un comme l'autre.
Pourtant, si l'un place sa force à qualifier un matériau connu, qu'il soit luxueux ou misérable, au-delà de sa réalité et de son usage, à lui donner des apparences architecturales qui contredisent à ce point sa définition qu'on ne le reconnaît plus, l'autre perd sa jeunesse et s'exténue à imaginer des matériaux anti-architecturaux,réfractaires à toute définition stabilisée dans leur forme comme dans leur expression.
L'un manie la parabole et le paradoxe et jubile à fracasser l'architecture moderne conventionnelle; l'autre parcourt le monde de l'imaginaire à la recherche épuisante de merdes desséchées toujours plus friables, toujours plus impalpables, afin de ne jamais clore ni enclore l'architecture et tenter de ne jamais terminer l'ouvrage.
Tous deux ne sont que rebelles en rupture de ban !
»

Le 17 décembre 2015, il donna aux étudiants de l'ensa nantes une conférence intitulée "(Re) Vivre en ville" dont le contenu, images et propos, annonçait l'exposition "Superpositions; Objets/Fonctions".

Superpositions
Objets / fonctions

Exposition de François Seigneur
scénographiée par Sandrine Jacob et Fauve Brignon-Leclerc (DPEA scénographe)
Galerie Loire du 21 avril au 13 mai 2016

Du jeudi au samedi, 13h30 - 19h - entrée libre

Au cours du mois d'avril, François Seigneur a encadré des étudiants de l'ensa Nantes dans le cadre de trois ateliers : 1- Homothétie « à la Jordi Colomer » ; 2- Autonomie et convivialité ; 3– Programme.
Leur travail fournit la matière de l'exposition "Superpositions. Objets / fonctions", consacrée aux "objets habitables et actifs qui fabriquent la ville et dans lesquels la vie doit s'enraciner".

"Superpositions. Objets / fonctions" met en scène :

  • des objets de tout format (posés au sol, ils dessinent une trame rappelant celle de la ville) ;
  • des dessins et des maquettes (installés sur une gazinière, dans une brouette, etc) ;
  • des dispositifs d'homothétie qui relient l'exposition à son environnement (projets d’extensions et d'aménagement des bâtiments situés en vis à vis de l'école) ;
  • un espace de convivialité (les visiteurs sont invités à habiter le lieu) ;
  • un mur d’affichage (coupures de journaux, documents "critiques", éléments de construction d'un "programme") ; 
  • un dispositif de vidéosurveillance (de façon à faire apparaître la trame sur laquelle les objets sont installés et la circulation des visiteurs) ;
  • un univers sonore (superposition de sons créant un contraste : brouhaha, battement de coeur + voix + musiques +...)

"L'énoncé Ordre / Désordre ne m'intéresse que dans la confrontation de l'un sur l'autre, de l'un contre l'autre. Je n'y mets aucune intention esthétique.
J'entends par désordre, la couche supplémentaire qui ne peut exister que si elle est portée par un ordre nécessairement rigoureux. Si l'architecte a en charge l'ordre nécessaire à la solidité, au fonctionnement, à l'insertion urbaine et à l'habitabilité, on peut imaginer qu'une partie des peaux (celles directement liées à une possible appropriation des habitants ) soit librement aménagée par les habitants et non par l'architecte, sans compétition entre eux.
Pour que ces greffes soient acceptables, il faut qu'elles soient portées par des fonctions et/ou des usages et que, si l'on veut éviter le bidonville en étages, sa mise en oeuvre s'appuie sur un réel savoir faire.
Le savoir faire et l'envie de faire s'effacent derrière une société robotisée et, si la rue et les délaissés sont des espaces d'initiatives et de libertés, ils ne font pas architecture.
Quelle que soit la générosité et la qualité des initiatives qu'elle accueille ce n'est pas la rue qui permet d'habiter. Elle n'a de sens que comme espace de relations entre des objets habitables.
C'est dans ces objets "habitables et actifs "que la vie doit s'enraciner. Pas dans la rue.
C'est à l'architecture de s'exercer  de réfléchir et de proposer et je pense que c'est extrêmement urgent."