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Agriculture et ville

Une vieille histoire
Quoi de plus antinomique que les deux mots « agriculture » et « ville ». Leurs liens sont pourtant très étroits : il faut bien que les urbains se nourrissent, or d’où vient leur nourriture si ce n’est de la production agricole ?
Longtemps, très longtemps, pendant des siècles, depuis l’invention des cités, ce lien était évident : la ville , même capitale, n’était pas si grande et les agriculteurs étaient à sa porte, au pied des remparts pour les plus proches, à une ou deux journées de cheval pour les plus éloignés.
Il est vrai que les aliments ne restaient frais que fort peu de temps et que la plupart d’entre eux ne pouvaient se conserver, ni par salage, ni par séchage, ni par fumage. Le producteur et le consommateur avaient donc l’obligation de se rencontrer physiquement, chaque jour ou presque.

Un divorce
Avec la révolution industrielle, tout change. L’appertisation, l’entrepôt et le camion frigorifique, la lyophilisation et autres procédés permettent d’augmenter considérablement la durée de conservation des aliments.
Dans le même temps, la modernisation des transports autorise des livraisons à des centaines et bientôt des milliers de kilomètres de distance. Les progrès de la chimie, de la science vétérinaire, de la technique améliorent considérablement les performances des semis, des cheptels, des outils.
Dans le même temps la ville enfle, se dilate, colonise des territoires très éloignés de son centre d’où elle chasse les agriculteurs qui manquent de place pour faire évoluer leurs engins à quatre roues motrices, ne peuvent plus épandre ceci ou pulvériser cela à proximité des maisons, ne savent pas comment empêcher l’odeur d’ensilage d’incommoder les voisins…
En un siècle, agriculture et villes se sont séparées, quelquefois fâchées même, en tout état de cause ont perdu le lien de connivence qui les unissait depuis si longtemps.

Le renouveau
Disparu à jamais ce lien ? Non bien sûr. En fait il s’est toujours maintenu : hier avec les tenues maraîchères installées dans le faubourg, sitôt passé l’octroi, avec aussi les jardins ouvriers au pied des cités, le long des lignes de chemin de fer ou de métro, dans des délaissés urbains inconstructibles, ou encore avec l’habitude de « faire son vin » sur les quelques ceps de « plans américains » mis en terre après le phylloxéra par le grand-père, ou le grand-oncle ; aujourd’hui avec les héritiers des jardins ouvriers, avec les créateurs des jardins partagés, avec le « jardin de l’école », les « balcons potagers » de particuliers, le composteur de quartier, les poulaillers collectifs, le « producteur local » retrouvé chaque semaine sur le marché d’ici ou de là-bas, etc ; demain avec les immeubles et les tours mixtes : à la fois résidence et potager ; ou résidence, crèche, ehpad et potager ; ou…

Colloque, le 17 mars

Qu’est-ce qui est en jeu dans ce nouvel accomodement entre le rural et l’urbain, dans ce « désir » d’agriculture en ville ?
Entre effet de mode et nécessité économique, entre outil (parmi d’autres) de développement social et outil (parmi d’autres) de design urbain, entre régulation thermique collective et entreprenariat individuel, entre réglementation publique à respecter et client à satisfaire, il y a mille questions à poser et mille voies à reconnaître.

Ce sera l'objet du colloque organisé par Végépolis et l'ensa Nantes  :  « Agriculture urbaine, enjeux & innovations », le jeudi 17 mars 2016, de 8h30 à 18h, auditorium de l’ensa Nantes.

Télécharger ici le programme complet

Adhérents Vegepolys, partenaires de l’événement : journée entière (repas inclus) 30€TTC
Professionnels non-adhérents : journée entière (repas inclus) 130€TTC
Etudiants : gratuit (sans repas) dans la limite des places disponibles

Inscriptions sur www.vegepolys.eu, rubrique agenda, avant le 10 mars.
Contact : Alexia Pestre, [email protected]